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GPBDG 2019 : récapitulatif

Le 30 juillet 2019 a eu lieu la cérémonie de remise des prix de la première édition du Grand Prix de la Bande Dessinée Gabonaise au Relais d’Arts Victoire Issembe à Libreville, au Gabon. Le Grand Prix de la Bande Dessinée Gabonaise édition 2019 est un évènement culturel organisé par l’association à but non lucratif IKOKU France dans l’objectif d’encourager les artistes et auteurs de ce petit pays d’Afrique centrale à la pratique du 9ième art.

Voici un bref récit chronologique de l’organisation de ce concours de bande dessinée en terre gabonaise, de la genèse du projet à la cérémonie de remise des prix.

Des origines du projet à la constitution du jury

Les membres de IKOKU France ont pour la première fois l’idée de l’organisation d’un concours de bande dessinée au Gabon à la fin de l’année 2017. Certains des membres de l’association étant originaires du Gabon, le choix est vite fait quant au lieu de déroulement de ce qui sera le Grand Prix de la Bande Dessinée Gabonaise (GPBDG). Dès le début de l’année 2018, l’association se met à la recherche d’un jury pour départager les futurs participants au concours. Très vite, le profil type des membres du jury est retenu : il fallait qu’ils ou elles soient des auteurs ou dessinateurs de bande dessinée d’origine gabonaise, et qu’ils ou elles soient de préférence jeunes, à l’image de la grande majorité de la population du pays où se tiendrait le Grand Prix. Après une petite recherche sur internet, quatre noms émergent : Jeff Ikapi, Natacha Nze Ndong, Ivan-Elfried Bussa Bu Kumb et Maya Mihindou (pour l’article de présentation des membres du jury, cliquez ici). L’association prend par la suite contact avec eux, et tous répondent favorablement à la proposition de devenir membre du jury. Malheureusement seuls les trois premiers iront jusqu’au bout de l’aventure.

Préparation du règlement du Grand Prix et annonce du lancement

Une fois le jury décidé, les membres de l’association s’attellent à la rédaction du règlement du concours. A ce moment, un petit spot publicitaire est prévu pour une diffusion sur internet et idéalement à la télévision gabonaise. Mais submergé par la multitude de choses à gérer simultanément, et faute de mains supplémentaires, le tournage de la vidéo de promotion du Grand Prix est abandonné. Entre temps, le membre du jury Jeff Ikapi réalise l’affiche officielle du Grand Prix de la Bande Dessinée Gabonaise, qui montre le chien vert Moureri (création de l’auteur) la main tendue et invitant à la participation à l’évènement.

Deux récompenses sont créées pour l’occasion. La première (le Grand Prix) sera constituée d’une dotation de 500.000 Fcfa (approximativement 750€), d’un ordinateur portable et d’une tablette graphique. La seconde (le prix du jury) comprendra la somme de 200.000 Fcfa (environ 300€) et une tablette numérique. Enfin, le 30 décembre 2018, le Grand Prix de la Bande Dessinée Gabonaise est officiellement lancé (exclusivement sur les réseaux sociaux). La date limite de remise des bandes dessinées est fixée au 30 juin 2019.

Recherche infructueuse de partenariats et contact des médias gabonais

Dès le début de l’année 2019, alors que le community manager de IKOKU France alimente la page Facebook pour transmettre le maximum d’informations au public et en particulier aux futurs participants et que des affiches promotionnelles essaiment un peu partout sur les murs de Libreville, le reste des membres de l’association se donnent pour objectif de trouver des partenaires pour ce concours de bande dessinée. L’effectif limité dédié à l’organisation du Grand Prix n’aidant pas, aucun partenaire n’a pu être trouvé.

Au cours de ces négociations, seule l’entreprise japonaise MediBang Inc. (fabricant du logiciel graphique du même nom) a été intéressée par l’idée d’un sponsoring. Cependant à la dernière minute, l’interlocuteur chez MediBang qui correspondait par mail avec IKOKU France n’a pas pu obtenir l’accord de sa hiérarchie pour une collaboration. Loin de se décourager, les membres de l’association ont pris le parti de poursuivre ce projet culturel sans partenaire ni sponsor. Au même moment, le contact est noué avec plusieurs médias gabonais, tels que le journal en ligne Gabonreview et le site d’actualité pop-culturel Gaboncélébrité qui publieront des billets au sujet du Grand Prix. Un membre de l’association passera notamment à la télévision gabonaise en compagnie du membre du jury Jeff Ikapi pour parler du GPBDG.

Arrivée des lots à Libreville et remise des prix

A l’approche de la date du 30 juin 2019, les œuvres des participants arrivent de plus en plus (par email ou déposés au centre de documentation et d’information du lycée national Léon Mba de Libreville). Pour la première édition du Grand Prix de la Bande Dessinée Gabonaise, il a été décidé d’accepter les bandes dessinées présentées avec un ou deux jours de retard. Une fois l’ensemble des œuvres rassemblées (27 au total), elles sont transférées sous format numérique aux trois membres du jury. Pendant ce temps, à la mi-juillet, les lots arrivent à Libreville. Dans les jours qui suivent, une recherche de salle pour la cérémonie de remise de prix est entreprise, et c’est finalement le Relais d’Art Victoire Issembe qui sera choisi pour la tenue de l’événement le 30 juillet 2019 en matinée.

Le jour de la cérémonie, le public composé d’une partie des participants, de leurs proches et d’amateurs du 9ième art arrive par petits groupes. Au final, un peu moins de cinquante personnes s’assemblent pour la remise des prix du Grand Prix. Quelques couacs techniques repoussent le début de la cérémonie de 9h à 10h30. Mais au final, elle aura bien lieu, et le Grand Prix sera remis à Yandi Melimou, auteur de la bande dessinée la Forêt des Abeilles. Le prix du jury est, lui, remporté par Wyn Ekore Kassa et sa bande dessinée Je ne t’oublierai jamais. Habitant de la ville de Port-Gentil (capital économique du Gabon située à 150 km de la capitale administrative Libreville), ce dernier n’a pas pu faire le déplacement pour la remise des prix. Un membre de l’association s’est de fait rendu à Port-Gentil par la suite pour lui remettre son prix en main propre. Par ailleurs, plusieurs médias nationaux, dont le journal l’Union (premier quotidien d’information du pays), ont débarqué inopinément lors de la cérémonie, à la grande surprise des membres de l’association qui n’avaient pourtant pas pris contact avec eux.

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Le comité d’organisation du Grand Prix de la Bande Dessinée Gabonaise s’était donné comme objectif un nombre minimum de 25 participants, en prenant en compte plusieurs facteurs : la faible population du Gabon (2 millions d’habitants à peine), la valorisation quasi-inexistante des activités culturelles et artistiques dans le pays et la publicité assez limitée menée par l’association IKOKU France autour de l’événement, Et bien que leurs niveaux aient été inégaux, compter 27 participants a été considéré par le comité d’organisation comme une réussite. Les deux lauréats sont également une agréable surprise, en particulier celui du premier prix dont le travail a fait l’unanimité auprès du jury. Très vite le public pourra découvrir les deux œuvres sélectionnées par les membres du jury du Grand Prix, et peut-être également certaines autres des 27 bandes dessinées ayant participé au concours.

L’organisation de ce premier Grand Prix de la Bande Dessinée Gabonaise a été un véritable plaisir pour les membres de IKOKU France. Les messages d’encouragement du public et l’enthousiasme des participants ont été une réelle satisfaction et la source de motivation qui a poussé le comité d’organisation du Grand Prix a donné le meilleur de lui-même. L’association souhaite idéalement organiser une édition 2020 du Grand Prix de la Bande Dessinée, toutefois rien n’est décidé pour l’heure. Car l’organisation d’un concours de cette envergure nécessite bien évidemment des moyens mais aussi des ressources humaines qui dans les deux cas font pour le moment défaut. Sans compter que l’association IKOKU France a pour projet de diversifier ses activités non pas uniquement au Gabon, mais dans la sous-région également. Malgré tout, nous ne baissons pas les bras, et espérons qu’un GPBDG 2020 aura bel et bien lieu, accompagné de plusieurs autres initiatives culturelles et pédagogiques.

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